Le président
Denis MASSENDE (fils de Pygmée et de Bantu ) et son conseiller stratégique Paul
SIMON parlent des différents combats menés par leur association créée en 2003
du nom de ADCPPG (Association pour le Développement Culturel des Peuples
Pygmée du Gabon) dont la devise est Solidarité-Égalité- Effort. Ils
luttent pour la préservation du peuple autochtone pygmée (PAP), pour leur
intégration dans le développement du pays mais aussi pour qu'ils aient accès aux
différentes infrastructures telles que les écoles ou les hôpitaux. Ils
constatent que les pygmées sont mis à l’écart de la société gabonaise, chassés
de leur propre terre et qu'ils sont même en voie de disparition.
Pour eux, le
«vrai» peuple autochtone du Gabon sont les pygmées et non les autres peuples
gabonais qui se considèrent aussi comme tel. Il faut savoir qu'au Gabon, il y a
7 groupes ethno-linguistiques pygmées répartis dans les 9 provinces du pays. Il
y a les « Bakama », les « Bagama », les
« Barimba », les « Akoa », les « Bakas », les
« Bakoya » et les « Babonga » qui sont le groupe le plus
important.
Pour remédier aux problèmes des pygmées,
l'association se fixe trois objectifs.
Le premier
est de créer un centre de valorisation et de promotion des savoirs faire
traditionnels de la culture pygmée. En effet, les pygmées ont une connaissance
importante de la forêt et des plantes médicinales. Ils peuvent apporter leur
connaissance pour l'évolution de la médecine. Mais puisque leur culture n'est qu’orale,
la conversion à l’écrit est nécessaire et doit se faire via d'autres langues
(français, anglais...).
Le second
est la lutte contre la sédentarisation. Les pygmées sont un peuple nomade. Ils
ont été chassés de leurs terres suite au développement et la construction des
parcs nationaux et ont dû s’installer dans des villages bantus, lieux où ils
sont obligés de laisser leurs langues et cultures pour adopter une autre.
Le troisième
est la demande de citoyenneté. Ils ne sont que 20 000 pygmées « déclarés et
recensés » soit 1% de la population gabonaise. Mais, si tout les pygmées se faisaient recenser, leur nombre passerait de 20
000 à 30 000 et même plus. En effet, ces derniers n'ont pas d’acte de naissance, pas de pièce d’identité et beaucoup d'entre eux ne savent ni lire ni écrire. De plus,
ils subissent des discriminations s'ils
se déclarent pygmées.
Certains de
ces groupes sont aussi présents dans des pays frontaliers comme le Cameroun ou
le Congo ce qui fait de leur combat une lutte internationale. Vu les problèmes que rencontrent les pygmées, une organisation a vu le jour. Celle-ci regroupe les PAP d'Afrique Centrale. Ils se réunissent tous les 2 ans pour essayer de résoudre les problèmes mais ils n'y arrivent pas totalement. Ils ont un handicap qui les
empêche de progresser dans leur projet, c'est le financement donc ils auraient
besoin d'aide. Il faut savoir qu'il y a environ 3 à 4 autres associations sur
le territoire gabonais qui sont dans la même situation et qui ont besoin
d'aide. Il n'y a pas d'ONG nationales ou internationales qui les soutiennent.
Ecrit par Yannick
Excellent titre qui dit bien ce que vous racontez.....
RépondreSupprimerPassionnant!
RépondreSupprimervous donnez un écho à une réalité qu'on ne peut pas imaginer facilement: vivre sans existence officielle, sans reconnaissance, et risquer les discriminations (rejets, mépris, exclusions de toutes sortes) lorsque les démarches pour être reconnu comme pygmée sont entamées.
Comme la culture pygmée est orale, on modifie forcément quelque chose à cette culture quand on la traduit à l'écrit dans une langue ou dans une autre. On la sauvegarde mais on la modifie en passant. Quel est le mot pygmée pour dire juste "pygmée", c'est un mot français, non? les pygmées sont-ils dans les 7 groupes linguistiques cités plus haut?