Lueurs dans la nuit

Au bord du fleuve Ofoué, le calme règne dans un petit village d’une quarantaine d’habitants. Parmi ces villageois, une femme accueillante et chaleureuse reçoit les nouveaux venus. Elle et ses voisins vivent dans des cases en bois recouvertes de tôles et construites sur un sol terreux très sec, entaillé de rigoles profondes. Au centre du village, des enfants jouent au foot, les « mamans » discutent et boivent avec les hommes le Mesa, un vin rouge provenant d’Espagne. Certains d’entre eux ont pratiqué l’initiation durant trois jours en veillant et en consommant de l’iboga. Ceux-là semblent perdus au milieu des autres.

En quelques instants, plusieurs personnes rentrent dans leur case et ceux qui restent s’écartent en formant un arc de cercle en direction d’un feu qui a pour combustible la sève d’okoumé. Quelques minutes passent, la nuit tombe et des lueurs commencent à illuminer le fond du village. Des cris et des chants traditionnels se font entendre de plus en plus fort. Le groupe se rapproche et les musiciens se mettent à jouer de leur tamtam de toute leur force à un rythme très rapide.

Le chef de village débute la cérémonie en dansant au centre. Il se met à tourner en rond en secouant sa torche de paille. Puis, le reste du groupe l’accompagne. Les femmes, portant leurs tenues traditionnelles, font claquer les cloches attachées aux hanches.






Les enfants dansent à tour de rôle autour du feu en secouant leur torche très près des yeux et pour finir la danse ils font signe à la foule qui fini de chanter en criant « hé ». Contrairement aux femmes, chaque enfant a un style de danse qui lui est approprié selon sa future place dans la tribu. Certains dansent plus rapidement, d’autres font des tours sur eux-mêmes etc. Chacun de leurs mouvements sont rapides et brefs,  et leurs regards profonds laissent penser qu’ils sont possédés. Les danseurs les plus endurants dansent pendant des heures jusqu’à ce qu’on les arrête.

 Ecrit par Livio