Chercheur avant tout

Plus loin sur les routes terreuses de la Lopé se situe la Station d’Etudes des Gorilles et Chimpanzés aussi appelé centre de Primatologie. Il a été créé en 1983 par des scientifiques de Franceville.
Il est composé de quelques petits bâtiments fabriqués en bois non loin de la forêt. L’électricité y est produite par un groupe électrogène qui fonctionne à l’essence. Une station météorologique y est placée, ce qui permet de connaitre les conditions et donc de partir ou non en expédition.

Ce centre est dirigé par David Lehmann.
C’est un français qui a commencé ses études à Grenoble puis les a poursuivi dans plusieurs coins du monde tel que le Canada, L’Afrique du Sud, l’Allemagne. Il a obtenu son doctorat sur le comportement des mammifères en milieu désertique en Namibie.
Actuellement, il travaille pour l’université de Sterling en Ecosse en tant  que chercheur sur les comportements sociaux des mandrills. Pour cela David a pris la direction du centre de Primatologie au Gabon où il effectue ses recherches.

Le mandrill est un primate au nez rouge, blanc et bleu, et aux fesses très colorées.  C’est le primate qui possède le plus grand groupe social après l’Homme car ils peuvent vivre dans des groupes de plus de 1000 mandrills dont plus de 350 femelles et leurs petits.
Ce nombre important d'individus est une force face aux prédateurs tels que la panthère, le léopard ou l'Homme car cela leur permet de se disperser rapidement et de perdre le prédateur qui ne sait plus où attaquer. Mais avec un tel groupe,  il faut aussi que la forêt puisse produire plus d’une tonne de nourriture par jour ce qui est énorme.
Les mandrills sont omnivores : ils mangent des fruits, des jeunes pousses de feuilles, des petits oiseaux, des termites, des lézards, ils pèchent en saison sèche, ils ramassent des crabes, des coques…. La nourriture est apportée par les femelles, elles parcourent plus de 5km par jour car les mâles ne peuvent se déplacer sur de longues distances à cause de leur taille et leurs poids. En effet, les mâles mandrills peuvent faire plus de 40 kg et 6 fois la taille des femelles qui elles ne font que 8 kg. Les canines du mâle peut faire plus de 8cm, elles ne lui servent pas à manger mais pour combattre. Certains mâles possèdent des cicatrices qui longent leur corps, ce sont celle des canines. Étonnamment elles sont plutôt bien cicatrisées, grâce à leur langue antiseptique, leur connaissance des plantes médicinales et les bains de boue.


Parallèlement aux recherches de David, le centre de Primatologie effectue des recherches sur  les maladies spécifiques des grands singes mais proches de celles de l’Homme comme le VIS (Virus de l’Immunodéficience Simienne) qui est la version du VIH pour les singes.
Des recherches sur les moustiques, la mouche tsé-tsé et les maladies qui peuvent être transmises par ces agents tels que la malaria sont aussi effectuées.
Enfin, d’autres équipes de chercheurs travaillent sur l’impact du réchauffement climatique sur la forêt.

Malgré un grand nombre d’inconvénients comme vivre sans compagnon de vie, sans commerce à proximité, ne pas voir sa famille, David Lehmann est un homme heureux. Finalement vivre de ses passions qui sont la nature, la découverte et l’aventure et faire avancer la science avec ses recherches sur les mandrills font de lui un exemple à suivre. « Les questions que je me pose dépassent ma propre vie ».


Ecrit par Youssef Z.

2 commentaires:

  1. Super l'article mais pourquoi ne voit on pas des photos de ces grands singes? Vous en avez vus? Jo

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  2. les mandrills doivent communiquer énormément pour se déplacer et assurer la survie du groupe. C'est bruyant ou ils se font discrets? Cette espece a un rôle pour assurer l'équilibre de l'écosystème de la foret, on peut apprendre des choses constructives de certains comportements. Assez génial de voir qu'ils coopèrent avec les plantes pour se soigner.

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